Télé Star n°1185

Sarah Michelle Gellar : " J’ai toujours mon arme antivampires !!! "

Ne vous fiez pas à sa mine d’ange ! Sarah Michelle Gellar (à l’affiche de "Sexe Intentions", le 23 juin sur nos écrans) adore faire peur. Au cinéma et à la télé. Mais la chasseuse de vampires dans "Buffy" n’en a pas pour autant les dents longues. La gloire et l’ambition ne lui ont pas encore fait tourner sa jolie tête, ni perdre son sens de l’humour.

Les fans de "Buffy" qui vont vous retrouver au cinéma dans "Sexe Intentions" risquent d’être surpris. Non seulement vous y êtes brune mais votre personnage (Kathryn) est sulfureux...

J’incarne une méchante et, dans les films, les méchantes sont toujours brunes ! C’est vrai que le premier jour de tournage, lorsque je me suis vue avec cette couleur de cheveux et les yeux maquillés de noir, j’ai eu un choc ! Mon langage et certaines scènes torrides risquent aussi de choquer. Mais mes fans comprendront que je suis avant tout comédienne et que les changements de rôles sont l’essence même du métier. J’espère simplement que le public m’aimera aut ant dans ce film que dans "Buffy".

A 22 ans (elle les a fêté le 14 avril), le succès n’est-il pas trop difficile à vivre ?

Je suis comédienne depuis l’âge de 4 ans et ce métier me colle vraiment à la peau. Une fois que vous y avez goûté, il est impossible de s’en passer. Mais jusqu’alors, je vivais plutôt en ermite. Quand "Scream 2" et "Souviens-toi l’été dernier" sont sortis en salle, j’ai eu peur. Il y avait de quoi ! Du jour au lendemain, tout a basculé. Les gens se sont mis à me suivre dans la rue, à m’attendre devant chez moi, à sonner à ma porte, à m’envoyer des lettres, et pas toujours aimables, par centaines... C’était assez effrayant ! Aucun être humain normalement constitué ne peut s’habituer si vite à un tel changement. Moi, ça m’a pris un an. Aujourd’hui, je gère tout cela beaucoup mieux.

C’est-à-dire ?

Je vais faire mes courses comme tout le monde au supermarché. Et les gens sont adorables. Les agents de sécurité me demandent même des autographes. Cela dit, j’évite tout de même de faire mon marché en pleine affluence du dimanche après-midi ou pendant les fêtes de Noël !

Qu’est-ce que le succès a changé d’autre dans votre vie ?

Aujourd’hui, lorsque je vais au restaurant, on me donne illico la meilleure table ! Cela m’évite de passer du temps dans ma cuisine !

Vous êtes née à New York, y avez passé votre jeunesse et vous voilà installée désormais à Los Angeles. New York ne vous manque pas ?

En fait, j’adore ces deux villes et je ressens leur absence à tour de rôle. Quand je suis à New York, je regrette l’espace, la nature et ma voiture ! Lorsque je suis à Los Angeles, il me manque les théâtres, les musées, l’excitation new-yorkaise. Ici, à L.A., tout le monde est au lit à 23 heures !

Vous paraissez en tout cas parfaitement heureuse de la vie que vous menez ...

Je le suis à 110% ! Je serais difficile : je tourne dans une série que j’adore, j’ai un film à l’affiche, des amis merveilleux et je viens de m’installer dans ma première "vraie" maison, moi qui ai grandi dans un appartement en location. J’ai dû travailler pour payer mes études et j’ai longtemps vécu avec la crainte de ne pas avoir de quoi payer mon loyer chaque mois. Maintenant je jouis du confort maximum. "Buffy" me procure un avantage énorme par rapport à beaucoup d’autres actrices : la stabilité. Chaque matin, je pense à ceux de mes amis comédiens qui n’ont pas de travail et qui ne savent pas ce qu’ils vont faire de leur journée.

Entre le tournage de "Buffy" et ceux de vos films, vous reste-t-il un peu de temps de libre ?

Hélas, non ! Mais je ne le regrette pas. J’ai la chance de faire ce que j’aime, de tourner dans une série qui ne cesse de me surprendre et qui s’améliore de semaine en semaine, et de voir aboutir les projets que j’entreprends. Mais je vais tout de même essayer de prendre trois semaines de vacances, histoire de souffler un peu.

Votre personnage de Buffy est très physique. Vous entraînez-vous régulièrement aux sports de combat ?

Oh oui ! Tout le temps. Dans mon club de gym ou sur le plateau, entre deux scènes, j’enchaîne coups de pied et coups de poing. Et je peux vous dire que maintenant ils sont assez puissants !

Vous pourriez donc, dans la rue, vous débarrasser d’un éventuel agresseur...

Oui, mais j’espère bien n’avoir jamais à le faire.

David Duchovny raconte que les fidèles d’ X-Files  viennent le voir pour lui raconter qu’ils ont été enlevés par des extraterrestres. Avez-vous des histoires du même genre ?

Bien sûr ! Moi-même, je suis allée lui dire comment j’avais été enlevée ! Plus sérieusement, j’ai rencontré un jour une petite fille qui voulait me convaincre qu’elle était une tueuse de vampires ! J’ai eu peur pour elle !

Le site Internet consacré à "Buffy" ne doit pas être triste non plus...

Ce site est une très bonne chose car il a permis d’élever "Buffy" au rang de série culte. Ce qui m’effraie un peu c’est de savoir qu’y circule aussi tout un tas d’informations personnelles concernant notamment nos adresses privées.

Avez-vous conservé chez vous un objet culte de la série ?

Oui, de la première saison de tournage, j’ai gardé le pieu que l’on plante dans le coeur des vampires pour les éliminer définitivement.

Vos cachets, vous l’avez dit, vous permettent aujourd’hui de vivre plus que confortablement. Vous souvenez-vous de la première grosse dépense que vous ayez faite ?

L’achat de ma maison et celui d’un immense piano. Je reprends d’ailleurs des leçons. Mais je vous assure que pour moi le plus important, ce n’est pas d’avoir de l’argent, mais de travailler. Si quelqu’un m’avait dit il y a deux ans que je serais là où j’en suis aujourd’hui, je ne l’aurais pas cru...

(Propos recueillis par Laura Gross/J-P. Bertrandy)

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