Télé Poche n°1735, du 15 au 21 mai 1999

Sarah Michelle Gellar : "Buffy, c’est une expérience incroyable"

Dans la vie comme à l’écran, à la télé comme au cinéma, elle sait se défendre. Vous êtes nombreux à nous écrire combien vous l’aimez. Télé Poche a rencontré à Paris Sarah Michelle Gellar.

"Buffy contre les vampires" connaît un retentissement international. Comment vivez-vous ce succès ?

Buffy a véritablement changé ma vie. Ce que je connais, aujourd’hui, n’a rien à voir avec ce que j’aurais pu imaginer. Cette série m’ouvre des horizons que je ne pouvais même pas soupçonner. Le succès est indéniable aux Etats-Unis. Et je suis ravie de savoir qu’ici, en Europe, et spécialement en France, c’est la même chose. Désormais, on me propose des scénarios à lire, de nouveaux projets. J’en suis très heureuse. En outre, je continue et repars bientôt reprendre les tournages de la quatrième saison. Tout cela est formidable !

Pouvez-vous nous dévoiler ce qui va se passer dans les prochains épisodes ?

Je ne veux pas trop en parler. Il faut laisser planer un peu de mystère. Ce qui est sûr, c’est que certains personnages vont disparaître. D’autres vont arriver. Alors, patience ...

Comment expliquez-vous l’intérêt que portent les téléspectateurs à cette série ?

C’est un mélange de différentes choses : la jeunesse des personnages, la tension qui se dégage des épisodes, le fait que l’héroïne soit une femme plutôt jeune et courageuse. Il y a aussi beaucoup d’humour. "Buffy contre les vampires" a en fait commencé sur une petite chaîne câblée. Le succès a très vite dépassé toutes les espérances sans que l’on comprenne vraiment ce qui arrivait. C’est excitant de faire partie de cette aventure. Une expérience incroyable !

Etes-vous attirée par les fantômes, les vampires et autres phénomènes surnaturels ?

Pas du tout. Les créatures bizarres me font peur ! Je n’ai jamais lu d’histoires d’horreur. Je ne me sens pas d’attaque pour sauver le monde contre les démons.

Quel souvenir marquant gardez-vous des tournages de cette série ?

Le premier jour, je me suis retrouvée à quatre heures du matin devant une tombe, les caméras étaient braquées sur moi. J’ai frisé l’hystérie. C’est l’un des pires souvenirs de toute ma carrière. Une fois, j’ai également été enfermée dans un tombeau. Juste avant, j’avais prétexté être claustrophobe pour éviter de tourner la scène. Mais le producteur l’a maintenue. Ce fut vraiment horrible !

Le 23 Juin, vous serez à l’affiche du film "Sexe intentions" de Roger Kumble, une version moderne des "Liaisons dangereuses". Vous incarnez Kathryn Merteuil, une manipulatrice plutôt horrible. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce rôle ?

Je ne suis pas d’accord avec vous. Ce n’est pas un horrible personnage. C’est une femme qui souffre et qui cherche à se venger. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’interpréter. Je dois dire que je ne saurais pas bien jouer un rôle qui ne me ressemblerait pas un peu. Surtout, je n’ai pas voulu imiter Glenn Close, l’une des meilleures actrices au monde, qui joue ce personnage dans la version de Stephen Frears. Son rôle à elle a pour cadre la France du XVIIIème siècle. Moi, je joue ce que je suis : une américaine du XXème siècle.

"Les liaisons dangereuses" ont été écrites par un Français, Choderlos de Laclos. Aimez-vous notre littérature ?

Cette œuvre est devenue un classique de la littérature universelle. De fait, on entre tout de suite dans les personnages. J’apprécie énormément les romains de cette période-là, tout comme j’aime, d’ailleurs, venir à Paris : vous avez des façades superbes, des monuments, un passé que nous n’avons pas aux Etats-Unis. C’est la troisième fois que je viens, ici, et c’est toujours avec grand plaisir.

Vos fans vont être surpris : dans ce film, vous avez les cheveux bruns avec des reflets roux. Pourquoi ce changement ?

Tout simplement parce que je ne voulais pas que le public s’imagine que c’est Buffy qui joue le rôle. C’est une façon pour moi de montrer que je sais faire autre chose. Que je peux être quelqu’un de différent. Le maquillage n’a rien à voir, mes tenues également sont différentes de ce que je porte habituellement.

Vous semblez très soucieuse de votre apparence, de votre forme physique. Est-ce réellement le cas ?

Oui, bien sûr. Cependant, je déteste faire les magasins. Je préfère aller dans les boutiques où l’on vend de vieux livres. Sinon, je m’habille de façon éclectique, en fonction de mon humeur. J’entretiens ma forme, oui. Je suis très sportive : je pratique notamment le taekwondo, ce qui m’est utile pour jouer Buffy. Je ne mange pas de sucre ni de produits laitiers. J’évite tout ce qui est frit et je ne bois que de l’eau et du thé.

Vous avez 22 ans, et je vous sens très mature, très sûre de vous...

Quand j’étais adolescente, je sortais en boîte avec des gens plus âgés que moi. J’ai toujours été indépendante, depuis je suis toute petite...

Vous avez peu d’amis, dit-on. Comment vivez-vous cette notoriété avec vos proches ?

Au contraire, je suis très bien entourée. La plupart de mes amis ne pas acteurs. Ils m’apportent autre chose, une certaine stabilité notamment.

Et vos parents... Qu’ont-ils pensé de votre choix de carrière ?

Ma mère m’a toujours soutenue, elle a toujours été d’accord avec moi. Pour suivre ma carrière et ne pas me laisser toute seule, elle a quitté la Côte Est pour venir habiter avec moi à Los Angeles. En règle générale, ma famille tient une place très importante dans ma vie. Mes parents me sont toujours de très bon conseil. Ils sont là, m’encouragent. Je ne pourrais pas me passer d’eux.

Tout marche formidablement pour vous, aussi bien au cinéma qu’à la télévision. Hormis tous ces succès, qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter de mieux ?

Que ça continue ! Et que je prenne également enfin quelques vacances. J’aimerais passer une pleine journée à ne rien faire, hormis du sport ou du yoga. Par ailleurs, partir pour Cuba, j’aimerais bien !

(Entretien : Pascal Hernandez)