Télé K7 n°822 – 7 juin 1999

Sarah Michelle Gellar joue les vamps

Quand Sarah Michelle Gellar ne chasse pas le vampire dans "Buffy", diffusé le samedi sur M6 et sur Série Club tous les jeudis à 20h40, elle joue les manipulatrice dans "Sexe Intentions", une nouvelle version des "Liaisons dangereuses", signée Roger Kumble. Sortie le 23 juin.

Sarah Michelle Gellar est une femme passionnée. Qu’elle parle de "Buffy…", la série qui l’a imposée, ou de sa carrière cinématographique, elle semble habitée par une incroyable énergie. Il faut dire que dans "Sexe Intentions", elle révèle une facette plus dangereuse de son talent. Son personnage de manipulatrice prouve que la belle a plus d’un tout dans son sac.

Connaissiez-vous "Les liaisons dangereuses" avant de faire le film ?

En fait, j’avais déjà vu les versions de Stephen Frears et de Milos Forman à leur sortie. Au moment de faire le film, j’ai eu la tentation de les revoir mais j’y ai renoncé car je ne voulais pas être influencée par les comportements de Glenn Close et Annette Bening que j’admire beaucoup. De plus, l’action de "Sexe Intentions" ayant été transposée à notre époque, je devais adopter des attitudes fort différentes des leurs. J’ai donc choisi de lire le livre et c’est ce qui m’a le plus aidée car il est resté très moderne. Je me suis vraiment régalée à le découvrir…

Est-ce facile de se mettre dans la peau d’une telle femme ?

C’est plus difficile qu’on pourrait le penser car il faut savoir la rendre complexe et intéressante pour le public. Il ne suffit pas de la rendre haïssable. Il est important que le public aime la détester et cela demande d’éviter toute caricature. J’ai aussi voulu montrer qu’elle souffre profondément et que cela explique ses actes.

Vous êtes de la même génération que vos partenaires, Ryan Phillippe et Reese Witherspoon. Etiez-vous complices sur le tournage ?

Je connais Ryan depuis que j’ai 15 ans et Reese depuis trois années. Cela rendait le travail particulièrement difficile car j’avais de la peine à oublier que ce sont de bons amis. C’était plutôt drôle de les retrouver dans ce contexte.

Ce film est-il une façon de vous démarquer de "Buffy" ?

Je vais être claire : j’adore la série. Sans elle, je ne serai pas en train de vous parler et je suis donc pleinement consciente de tout ce qu’elle m’a apporté. Je n’ai pas tourné dans "Sexe Intentions" pour échapper à ce personnage mais il est cependant vrai que le film constitue un tournant de ma carrière. Il faut parfois que je rappelle à mon public, et à moi aussi par la même occasion, que je ne suis pas Buffy. Je suis capable de jouer autre choses et il est important que je le démontre.

N’avez-vous pas peur de dérouter vos fans ?

J’espère que mes fans seront ravis de me voir faire autre chose ! Quant aux fans de la série, ils ne sont pas obligés d’aller voir mes films s’ils n’en ont pas envie. Il est aussi possible que d’autres spectateurs me découvrent grâce à ce film.

Allez-vous tourner d’autres saisons de "Buffy" ?

Je vais encore faire deux saisons, ce qui mettra un terme à mon contrat de cinq ans. Je suis si heureuse de cette série. J’avais toujours rêvé de participer à une production de ce genre et j’y suis parvenue ! J’ai de la chance. De plus, je sillonne le monde grâce à cette série.

On parle maintenant d’un long métrage tiré de "Buffy" ?

Il y a en effet des rumeurs à ce sujet mais je ne sais rien de plus. Je ne vois pas bien l’intérêt de transposer la série sur grand écran alors qu’elle fonctionne si bien à la télévision. Egoïstement, je dois dire aussi que je campe Buffy neuf mois par an et que je n’ai pas envie de l’interpréter trois mois de plus ! Ce qui est drôle, c’est que "Sexe Intentions" est devenu une série télévisée en Amérique, mais je n’en suis pas…

Avez-vous votre mot à dire sur le personnage de "Buffy" ?

J’ai le droit de donner des idées. Certaines fois, les scénaristes en tiennent compte ; d’autres fois, ce n’est pas le cas mais je n’ai rien de la star tyrannique. "Sexe Intentions" m’a apporté bien plus de possibilité de mettre mon grain de sel dans le scénario. Comme il s’agissait du premier film de Roger Kumble, les acteurs faisaient figure de personnes expérimentées sur le plateau et il nous écoutait. Cela a vraiment été un effort collectif…

La célébrité, est-ce pénible à supporter ?

Cela a été difficile au début ? J’avais du mal à me faire à l’idée d’être traquée par les paparazzis, de devoir être tout le temps sur le qui-vive, d’avoir des gens qui m’épiaient en permanence, qui fouillaient dans mes poubelles… Je crois qu’on se fait à tout. La plupart des fans sont des gens charmants et bien élevés qui ne vous harcèlent pas.

Quels sont vos projets ?

Me reposer et profiter de la vie. Je compte aller à Cuba et en Australie. Je suis aussi enchantée d’animer la dernière émission de l’année du "Saturday night live", un show satirique très populaire aux Etats-Unis. Vous savez, je suis très heureuse avec "Buffy…" alors, les films sont pour moi un bonus. Je ne me sens pas obligée de les enchaîner pour prouver que j’existe. J’attends un scénario qui me motive vraiment et je ne suis pas pressée.

(Propos recueillis par Gilles Gressard et Caroline Vié)

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